Il est partout, en petit ou grand, dans les expositions, dans les foires d’art et aussi les domiciles, les bureaux, etc. : le « Panneau de fibres MDF utilisé en milieu sec brut », autrement appelé médium.

Mais quel est son cycle de vie ? Pour le savoir, c’est simple, il faut faire parler sa FDES, sa Fiche de déclaration environnementale et sanitaire ! Concentrons-nous sur son impact sur le climat, en regardant du côté de ses émissions carbone.

1 m² de tels panneaux de bois d’épaisseur 25mm, fabriqué en France, est constitué de fibres de bois (14,4 kg de fibres pour 1m²) et d’un liant (3,4 kg de colle pour 1 m²). Cette surface capte 23,4 kg d’eq CO2 en production (par la croissance des arbres qui captent du CO2), et rejette 24,7 kg d’eq CO2 lors de son élimination (par combustion) en fin de vie… En prenant en compte l’ensemble des étapes de son cycle de vie, son rejet net total est de 4,4 kg d’eq CO2. Donc 100 m² de médium, 440 kg d’eq CO2.

Quelle est la solution ? Faire durer le medium le plus longtemps possible. Via la réutilisation, le réemploi. Cela tombe bien, un MDF peut théoriquement durer 100 ans !

Ou bien on peut choisir un MDF plus écologique, à partir de fibres de bois recyclées et récupérées (pré-consommation) et qui contient moins de colle (colle thermodurcissable à base de formol) et de chimie. Et c’est bien meilleur pour la santé, car oui, le panneau MDF a un gros enjeu environnemental lié à la santé humaine. Du MDF de classe E (garanti avec moins de 8 mg de colle formaldéhyde par 100 g) et du MDF certifié NAF (sans formaldéhyde ajoutée) par CARB (California Air Resource Board) ont aussi peu de formaldéhyde que le bois naturel (< 2mg/ 100g de matériau sec). De son côté, l’eco-label allemand Nature Plus tient justement compte de la santé garantissant par exemple l’absence de Composés Organiques Volatils (COV).

S’il doit être ignifugé ? Pas de souci, il existe aussi dans cette version. (Par exemple : chez Uniboard (Canada) le MDF NU Green® FR Ignifuge.) Et pour le peindre ? Avec de la peinture écolo bien sûr, comme la peinture aux algues ! Et au fait, du MDF en bambou ? Le bilan écologique est très mauvais à moins d’habiter en Asie ! Alors sinon, pourquoi pas le bois brut à la place ? Bonne idée, la fin de vie est valorisable, mais n’est pas une garantie de faire disparaitre totalement la chimie. Bon à savoir : en France, le chêne est moins sensible aux attaques, donc on a plus de chance d’en trouver sans traitement chimique… mais c’est plus cher !

 

Philippe Osset et Alice Audouin

 

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