Art contemporain et Green IT

À l’heure où le secteur de l’art se digitalise fortement, tant via les visites virtuelles, les créations digitales, les applications mobiles que les plateformes de e-commerce, la question de son impact environnemental se pose plus que jamais. Car l’industrie des technologies de l’information et de la communication est la plus gourmande en ressources et prend une part significative au dérèglement climatique.

Quelques chiffres clés : l’impact carbone du monde numérique représentera 9% des émissions de gaz à effet de serre en 2025. 1 Euro dépensé en matériel informatique induit l’émission de 900 kg de CO2. Pour un smartphone de 120 grammes, il faut 70 kilos de matière (dont des métaux rares). En 2020, il y avait dans le monde 12 milliards d’objets connectés.

Pourtant, les chemins de l’art contemporain et du Green IT ne semblent toujours pas se croiser.

Certains artistes et créateurs tentent pourtant d’avancer dans ce sens. Camille Henrot annonce son passage sur Ecosia, un moteur de recherche « vert ». Formafantasma communique sur son nouveau site Internet et son mode « sombre ». Car oui, le fond noir permet d’économiser de l’énergie, il devrait être la règle sur tous nos écrans. L’artiste français Fabien Léaustic explore les options esthétiques de ses œuvres digitales sous l’angle de l’éco-conception. L’artiste Paolo Cirio nous alerte sur les dérives sociales des GAFA à qui nous confions nos données. Maarten Vanden Eynde donne l’exemple en changeant d’adresse e-mail, passant de Gmail à Protonmail. Plus largement, tous les artistes qui utilisent des logiciels libres, qui utilisent des images existantes pour des créations vidéo (comme Ai Weiwei pour Coronation), qui allègent leurs archives digitales, qui limitent leur présence sur réseaux sociaux (Miquel Barceló en est absent), font du Green IT (souvent sans le savoir) ! Certaines décisions peuvent vraiment faire la différence sans rien retirer au plaisir. Par exemple, concernant l’hébergement de ses propres sites ou données, favoriser un hébergeur alimenté en énergies renouvelables (comme Infomaniak).

Et son Mac ? Et oui, le pire, c’est bien le Mac, l’outil incontournable du monde arty. Son système propriétaire consomme beaucoup plus d’énergie qu’un logiciel libre. Mais Apple a annoncé en 2020, un petit miracle : son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 75% d’ici 2030, parallèlement à la mise au point de solutions innovantes d’élimination du dioxyde de carbone pour les 25% d’émissions restantes. On y croit ? 

Alice Audouin

 

(Sources : Shift Project, ADEME, Art of Change 21 X B&L Evolution, NegaOctet)

Février 2021

Crédits : Site Internet de Formafantasma / Business & Decision Eolas, Studio Erick Saillet

Retrouvez l’ensemble des articles d’Impact Art News n°27 – Février 2021

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