Art of change 21 – Quelles sont vos actualités ?
Brandon Ballengée – Le projet de « l’Atelier de la Nature » est toujours en cours. Il y a trois ans, nous avons commencé à transformer des terres fortement cultivées de la Louisiane rurale en une réserve naturelle et un éco-campus. Pour ce faire, nous avons réintroduit des espèces endémiques, œuvré au rétablissement de la prairie ‘Cajun’ (des écosystèmes que l’on trouvait ici bien avant la modernité), planté 1000 arbres et créé des habitats pour pollinisateurs (pour aider les papillons en déclin, comme le Monarque qui se trouve à la limite de l’extinction). Nous cultivons enfin traditionnellement des aliments sans pesticides en utilisant la permaculture et autres méthodes indigènes.

AOC21 – Comment abordez-vous les problématiques écologiques dans votre travail ?
B.B. – Je me considère simplement comme un être humain existant à une époque de crise socio-environnementale que nous appelons maintenant l’Anthropocène. Sur le plan écologique, notre maison est en feu et la poésie des êtres vivants s’éteint rapidement. Nous sommes tous des espèces en voie de disparition. Par mon art, ma science et mon activisme, j’essaie de faire quelque chose à ce sujet, par tous les moyens qui sont à ma disposition. Le projet « Atelier de la Nature » a déjà donné des résultats sur le plan écologique avec le retour d’espèces d’oiseaux et de mammifères, d’amphibiens, reptiles et insectes, qui reviennent tous sur des terres autrefois stériles. Sur le plan humain, nous avons aidé des centaines de jeunes à restaurer les terres ou à participer à nos programmes. À mesure que le monde brûle, certains d’entre nous vont ralentir le feu et même l’arrêter grâce à des solutions créatives. La vie persistera si nous la laissons. La vie prospérera si nous lui en donnons les moyens.

AOC21 – Quels sont vos prochains projets ?
B.B. – De nombreux projets sont en cours… À l’Atelier de la Nature, nous avons lancé un important projet de création d’habitat de zones humides pour les amphibiens en déclin, les poissons rares, les tortues et les oiseaux aquatiques. De plus, je travaille dans les États côtiers du golfe du Mexique avec des communautés en danger de disparition afin de rechercher des espèces disparues pour le projet Searching of Ghosts of the Gulf. Enfin, cet été, je vais travailler sur le nouveau Love Motel pour les insectes et leurs habitats au parc de sculptures TICKON Natur à Tranekjær au Danemark et dans d’autres États des États-Unis.

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Plus d’informations sur les éco-actions menées par l’artiste ici 

Interview conduite par Alice Audouin, mai 2019

 

Crédit : Portrait de Brandon Ballengée, 2012, photo : Gerry Ellis / Searching for the gost of the Gulf (tears of Ochun) by Brandon Ballengée, 2012

Retrouvez tout les articles d’Impact Art News n°9 – mai-juin 2019

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