Une nouvelle génération d’artistes engagés dans l’environnement émerge en France.
Notre équipe éditoriale propose d’explorer quatre grandes tendances au sein de cette jeune scène engagée, à partir des  21 lauréats du soutien Planète Art Solidaire remis par Art of Change 21 (éditeur de ce blog) avec le mécénat de la Maison Ruinart. 

Voir aussi les autres tendances :
Les Nouveaux Druides
Les Auxiliaires Scientifiques
Les Composteurs de l’Anthropocène

Placer la question environnementale à hauteur humaine est une priorité pour la nouvelle génération d’artistes français engagés. À l’heure où les enjeux sociaux et environnementaux, longtemps séparés, dialoguent enfin et partagent une communauté de destin, un nouveau regard émerge, plaçant au premier plan le vécu, le ressenti, la mémoire, le psychisme. C’est par la recherche et la collaboration avec des communautés que les artistes sondent les vies inspirées ou bouleversées par la crise écologique, dans une vision élargie de la justice sociale.

Dans Transfert d’attachement, Ikram Benchrif s’inspire d’Où atterrir ? de Bruno Latour, pour explorer le sens de l’attachement au territoire du point de vue des nomades de Mongolie. Elle mène actuellement un projet de film sur le lit érodé d’une rivière dans l’Anti-Atlas marocain et collabore avec un village pour en comprendre les enjeux sociaux et environnementaux, entremêlés dans une géographie mouvante.

Jean-Baptiste Perret porte son regard sur le milieu rural et fait dialoguer cinéma, anthropologie et micro-histoire. Mettant son attention à la vulnérabilité et l’affect au cœur de sa démarche, son nouveau projet porte sur des jeunes venus mettre en pratique leurs convictions écologiques et politiques dans les Gorges du Haut Allier en France.

Les films et installations de Capucine Vever révèlent les problématiques des territoires anthropisés et touchés par le réchauffement climatique. Son nouveau projet, DUNKING ISLAND, adresse la montée du niveau des eaux aux abords d’un lieu hautement symbolique, l’île de Gorée dans la baie de Dakar, un symbole majeur de l’histoire de l’esclavage. Le point de vue est celui du niveau de la mer qui monte inexorablement là où les conséquences de l’activité humaine menacent d’enfouir l’île mémoire.

Camille Juthier s’intéresse à la transformation des corps et des psychismes par les milieux post-industriels. Petite fille d’agriculteurs, elle interroge tant l’agriculture que les méthodes de soins psychiques pour défier les notions de confort et de nature. Ses installations, mêlant sculptures et films, sont nourries par l’écoféminisme et la critique de l’idéologie du progrès, Camille Juthier mène actuellement un projet de film sur les conséquences de la crise environnementale sur nos psychismes.

Alice Audouin et Pauline Lisowski

Juin 2021

Crédits photos :
Jean-Baptiste Perret, L’Hiver et le 15 Août, film HD projeté, 56min, son stéréo ou son multicanal 5.1, photogramme du film, 2018, courtesy of the artist / Capucine Vever, Navigations du pôle Nord au pôle Sud magnétique, vue de l’exposition personnelle « Une terre qu’on ne voit jamais au même endroit, de jour comme de nuit », Instants Chavirés, Montreuil, ©A.Mole et C.Vever / Camille Juthier, Chutes glamour, Delightful Falls, Elbuvolo Zuhanas, installation dimensions variables, Budapest Gallery, 2019

 

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