Michael Wang est l’un des artistes contemporains les plus intéressants de notre époque, mais aussi un grand expert de la tristement fameuse Liste rouge de l’UICN (International Union for Conservation of Nature). Son projet au long cours Extinct in the Wild, porte sur la flore et la faune disparues dans la nature et qui persistent en captivité ou au sein d’activités humaines. Désignées comme « éteintes à l’état sauvage » par l’UICN, ces espèces n’existent désormais que dans la culture humaine. Parmi elles : l’axolotl, une espèce fascinante de salamandre, qui peut respirer par la peau. Figurant dans la Liste rouge de l’UICN, elle est « en danger critique d’extinction » du fait de l’urbanisation, la chasse, les espèces envahissantes, la pollution, le changement climatique … et ne vit désormais qu’au sein d’aquariums, de laboratoires scientifiques ou dans des domiciles comme animal exotique. En 2017, Michael Wang a donné à l’axolotl une place centrale à la Fondation Prada de Milan, où il présentait son projet. Plus tard en 2019, avec son exposition Extinct in New York, l’artiste a dévoilé et ravivé des plantes disparues du paysage de la ville. Au cours de ses expositions, chaque espèce est présentée dans un système de survie et le personnel de l’exposition apprend à entretenir ces organismes vivants et fragiles. Le commissariat d’exposition revient ainsi à ses racines premières, la « cura » signifiant « soin », le commissaire fait aussi figure de gardien.
Pour le Congrès mondial de la nature de l’UICN à Marseille en janvier 2021, où Michael Wang est invité à présenter son travail en collaboration avec Art of Change 21 et l’Office Français de la Biodiversité, il a choisi un nouveau point chaud du globe en matière de disparition de plantes sauvages : l’Afrique du Sud. L’artiste (s’il peut à nouveau voyager) documentera les derniers emplacements connus de chaque espèce dans la nature et leurs nouveaux lieux de culture.
Photo : Prada Foundation Archive
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