Art of Change 21 – Quelles sont vos actualités ?
Agnieszka Kurant – Ce mois-ci, j’ai reçu le prix Frontier Art Prize qui offre une dotation de 100 000 dollars, il a été créé en 2017 par le World Frontiers Forum et VIA Art Fund. Mes travaux – intitulés Le Septième Continent et centrés sur des questions autour de l’Anthropocène – sont actuellement présentés à la Biennale d’Istanbul, curatée par Nicolas Bourriaud. Je fais également partie de l’exposition The Age of You au MOCA Toronto, organisée par Hans Ulrich Obrist, Douglas Coupland et Shumon Basar.
AOC21 – Comment les questions écologiques sont-elles entrées dans votre travail ?
A.K. – Depuis le début de ma pratique artistique, j’étudie comment divers systèmes complexes (sociaux, économiques, écologiques) peuvent fonctionner de manière à brouiller les distinctions entre nature et culture, fiction et réalité, vie et non-vie, ainsi que les formes d’intelligence non humaines : collective, artificielle, animale et microbienne. En analysant ces phénomènes naturels et sociaux, j’ai commencé à adopter une méthode de production alternative, par des colonies de termites vivantes et ou encore des travailleurs du web. L’écologie contemporaine est très étroitement liée à l’économie numérique. Alors que le 20ème siècle concernait l’extraction d’énergies fossiles, le 21ème concerne l’extraction de nos données et de nous-mêmes, nous sommes le nouveau pétrole !
AOC21 – Quels sont vos prochains projets?
A.K. – J’ai de nombreux projets, parmi eux : je travaille sur une commande pour le De Young Museum à San Francisco, dans le cadre de l’exposition Uncanny Valley : Être humain à l’âge de l’IA. L’exposition débutera le 22 février 2020. Je travaille également sur ma monographie qui sera publiée par Sternberg Press en 2020.
© Janek Zamoyski
Plus d’informations sur Agnieszka Kurant, ici
Interview conduit par Alice Audouin.
Retrouvez l’ensemble des articles d’Impact Art News n°12 — Octobre 2019