Art of change 21 – Le nom de votre prochaine exposition à la galerie MacGarry est « Near Life Experience », de quoi s’agit-il ?
Marcus Coates – Pour la plupart d’entre nous, qui vivons en ville, le contact que l’on peut avoir d’autres animaux « non-humains » est très limité. La présence du monde animal dans notre imagination individuelle et collective me fascine, pas seulement en tant que concept, mais en tant qu’entité vivante qui nourrit notre curiosité et qui nous permet de nous percevoir nous-mêmes en tant qu’espèce. 
C’est dans cet état d’esprit que j’ai organisé cette exposition qui explore la vie non-humaine. Je reconnais la séparation existant entre l’humain et l’animal, mais je veux offrir des moyens de nous investir émotionnellement et par notre imaginaire dans nos relations avec les autres espèces. Cela passe par la diffusion du « Calendrier de la Nature » digital dans des lieux de travail ou domiciles, ou bien par l’utilisation de moulages en plâtre de mes mains, qui ravivent la présence imaginée d’espèces déjà disparues. 
 
AOC21 – Comment avez-vous abordé la thématique de l’écologie et des relations homme-animal ?
M.C. – En tant qu’artiste, cela a commencé il y a plus de 25 ans. Au contact de la nature, je me suis préoccupé de la façon dont je me situais par rapport aux autres espèces et par rapport à l’environnement vu comme un grand tout. Je me suis demandé comment ma culture guidait cette relation et si elle m’empêchait, d’une manière ou d’une autre, de concrétiser cette relation imaginative et émotionnelle que je recherchais mais n’arrivais pas à atteindre. J’ai remarqué que la contrainte du langage était notamment en cause. J’ai aussi compris qu’au-delà d’une nature vivante dans notre imagination, sa présence réelle autour de nous pouvait influencer notre façon de nous percevoir et de comprendre l’environnement. L’art est un moyen pour moi d’explorer les possibilités et le potentiel des relations entre l’homme et la nature, qu’elles soient imaginaires ou physiques.
 
AOC21 – Quel est votre prochain projet ?
M.C. – Il s’agit de la Conférence pour les oiseaux : un jeu improvisé que j’ai créé, réunissant 6 experts sur les oiseaux. Chacun représentant une espèce d’oiseau différente, nous nous sommes réunis pour discuter et échanger autour de nos vies, des défis auxquels nous sommes confrontés ainsi que des comportements que nous avons en commun. C’est un peu comme un groupe de soutien dont les membres partagent et parlent avec honnêteté de la nidification, de l’accouplement, de la migration, etc. Cette exposition sera présentée sous la forme d’une installation sonore cet été au Cherryburn National Trust et à la Hatton Gallery de Newcastle en Angleterre.

 

Mars 2019

Crédit: Marcus Coates, »Journey to the Lower World », 2004, performance, digital video, 28:13 min, arrêt sur image, courtesy of the artist

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Interview conduite par Alice Audouin, mars 2019

Retrouvez l’ensemble des articles d’Impact Art News n°7 – mars 2019

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