L’installation de Robert Zhao Renhui « Trying to remember a tree (iii) – The world will surely collapse » présentée à la ShanghART Singapore Gallery jusqu’au 23 juin 2019 part d’un événement apparemment banal : un arbre s’est écroulé près de son domicile et a été découpé par les autorités avant enlèvement. Exposé à échelle 1, cet arbre symbolise les gestes répétés de l’homme sur une nature traitée comme un encombrant. Les tronçons forment une prophétie dont l’Homme doit assembler les pièces à l’image d’un puzzle afin de prendre conscience de ce que lui réserve l’avenir.
L’exposition personnelle de Liu Chuang « Earthbound Cosmology » prolonge cette problématique et prend au pied de la lettre la prophétie de M. McLuhan « la terre est programmable », à l’heure où la géo-ingénierie avance à grands pas. Prenant l’allure d’un récit de science-fiction, l’artiste tisse des liens inédits entre énergie et information, tant réels qu’imaginés. Avec Bitcoin Mining and Field Recordings of Ethnic Minorities (2018), l’artiste démontre par exemple le lien entre le Bitcoin et la destruction de l’environnement en Chine. À une époque où l’avenir semble si incertain, une question persiste : la nature a-t-elle été déjà remplacée par un système artificiel et cybernétique et si oui, peut-on et doit-on le reprogrammer ?

« Trying to remember a tree (iii) – The world will surely collapse », du 22 septembre 2018 au 23 juin 2019, ShanghART Singapore

« Liu Chuang – Earthbound Cosmology », du 16 mars au 12 mai 2019, Qiao Space et Antenna Space, Shanghai, Chine

Alice Audouin et Marguerite Courtel 

 

Mars 2019

Crédit : Robert Zhao Renhui « Trying to remember a tree (iii) – The world will surely collapse », courtesy of the artist

Retrouvez l’ensemble des articles d’Impact Art News n°7 – Mars 2019

S’abonner à Impact Art News (gratuit) : ici