Dans l’ancienne Šumava (signifiant « le son du vent dans les arbres »), les conifères qui peuplent cette région, en plus d’être exploités commercialement, sont massivement attaqués par des coléoptères qui envahissent et détruisent ces arbres déjà affaiblis par la sécheresse due aux changements climatiques. Face à cette situation, le gouvernement tchèque abat les zones touchées pour réduire leur propagation. Au cœur de la réserve, une zone appelée Boubin Prales (« forêt primitive ») est dédiée à la replantation des hêtres d’origine. Malheureusement, les jeunes arbres sont vulnérables et subissent des dégâts massifs au cours d’événements météorologiques extrêmes.
En 2018, l’artiste et photographe américain Chris Jordan a lancé un projet photographique autour de cette forêt. Il suit désormais l’évolution de la forêt au fil des saisons. Résilience, Patrimoine, Espoir, Beauté et Cri d’alarme se mêlent dans ce projet engagé et initié par l’un des artistes les plus emblématiques et les plus respectueux de l’environnement de notre époque.
« En explorant la Šumava au cours de l’hiver 2018-2019, j’ai vécu un riche mélange de tristesse, de beauté et de respect, alors même que ce qui reste de cet écosystème est en équilibre fragile. L’esprit de l’ancienne forêt est ici omniprésent. Je pensais que l’espoir n’était pas un préalable à l’action, que l’espoir était en réalité le résultat de l’action. Or, j’ai finalement compris à travers ce projet que l’espoir est ce que nous ressentons après avoir tout mis en œuvre pour protéger ce que nous aimons. » dit Chris Jordan.
Alice Audouin et Lisa Toubas
Mars 2019
Crédit : « The sound of the wind in the trees », Chris Jordan, courtesy of the artist
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